Danses du Souffle
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1. Habiter avec les robots

Université de Picardie, 2024/2026 (en cours)
Pr. Céline Rosselin Bareille, Marceau Chenault, David Gome
Recherche sur les mouvements et techniques du corps entre humains et non-humains

2. Projets Arts & Sciences, Institut IXXI, ENS de Lyon, 2023/2024

Titre de l’œuvre :
« LÀ »
Présentation le 5 novembre 2024, ENS de Lyon, site Descartes
 
Auteurs :
-  Madame Maud Frot, Chercheuse en Neurosciences, Spécialiste de la Douleur  
-  Madame Sylvie Benoit, Plasticienne, Réalisatrice, Photographe  
-  Monsieur Marceau Chenault, Chorégraphe, Danseur
- Madame Sophie Pantalacci, Chercheuse en Biologie, Chanteuse lyrique
 
Description : Œuvre de collaboration  
- Une vidéo, durée 16 min (S. Benoit, M. Frot, M. Chenault, S. Pantalacci) 
- Une installation de 2 photographies de Sylvie Benoit en vitrophanie sur 18 fenêtres de l’ENS de Lyon du couloir entre le Forum et la Galerie Artemisia et uniquement destinées à cet emplacement (S. Benoit)
- Un panneau affiché de sous-texte accompagnant la vidéo
- Un panneau affiché résumant les connaissances sur la douleur chronique à l’origine de la production artistique.
 
Texte court de quelques paragraphes :
Une photographie. Un paysage très doux, qui brutalement se brise, se morcèle. Une fracture dans une harmonie. Un lien, soudain et immédiat, avec la douleur chronique. C’est ainsi que commence ce projet. Avec une photographe et une neuroscientifique spécialiste de la douleur. Puis un danseur, le lien avec le mouvement, le corps. Enfin une chanteuse lyrique, la respiration, le souffle.
Il s’agit ici de représenter les émotions et les sensations vécues par les patients douloureux chroniques de manière visuelle et ressentie à travers une vidéo.
La vidéo Là propose une représentation sensible de la douleur chronique, inspirée tout à la fois des récits de patients, de leurs émotions et sensations, et des connaissances sur les bases neurobiologiques sur cette douleur chronique.
C’est la survenue brutale de la douleur, cet évènement soudain qui fracasse une harmonie et se répète inlassablement, revient, sans cesse. Un mouvement saccadé et répétitif. C’est le temps douloureux qui s’écoule lentement, la distorsion de l’espace et du temps. C’est cette absence de respiration, cette sensation d’apnée. C’est le corps d’où il est impossible de s’échapper.
C’est la douleur qui submerge l’individu. C’est aussi le retour à la respiration, enfin, cette vague que l’on laisse déferler. C’est tout cela qui est…. Là.
 
Sous-texte accompagnant la vidéo
LÀ
 
La DOULEUR se crache résonne    rythme    inlassablement
Brule électrise la pensée     mécanique
 
OBSEDE en-corps    Envahie mains par mains
 
T'affaiblit      T’efface      LÀ
Le cerveau lutte se défend    l’idée lutte    vibre      palpite               se plastifie
 
Emballement     Confusion      
Claquements     Errance
Apnée                Arrêt     
Respiration silencieuse     A l’écoute     A l’écart
                        Frémissements
Cri sans bruit
 
Tu n’es pas seul 
 Ils flottent avec toi
 
                         RYTHME 
 
Contact du sol  frottement  glissement          Contact au sol             RÉALITE
 
                        INLASSABLEMENT
 
Le geste se      Répétition       mais pas toujours à la même place
Equation          MULTIPLE
 
                       Grésillement.
JE des Cris Je te décris   je dis les mots ELLE adjective  IL image
 
                        PLONGÉE
 
je continue  mon autre mon autre mon autre moi                           veut respirer
 
                        Respire
 
                LAISSER LA VAGUE DEFERLER
 
Masse informe mouvante et transformée     indéchiffrable 
 
Les Sirènes émettent des sons dans la nuit
 
Elle partira et me laissera                                                            Elle me laissera LÀ
 
 
Maud FROT
Sylvie BENOIT
Marceau CHENAULT
Sophie PANTALACCI
 
LÀ.  Sujet de Recherche: La Douleur Chronique
 

Résumé des connaissances sur la douleur chronique à l’origine de la production artistique.
La douleur est universelle. Elle n’a pas de genre, pas de culture, pas d’âge. Elle nous touche tous et toutes, à n’importe quel moment de notre vie, à n’importe quel endroit de notre corps.
La douleur est aujourd’hui définie comme une expérience à la fois sensorielle, cognitive et émotionnelle, au sein de laquelle tous ces aspects interagissent.
Cette expérience complexe émerge grâce à notre système nerveux qui véhicule les informations le long des nerfs jusqu’à notre cerveau et c’est bien notre cerveau qui interprète cette information comme étant de la douleur. Il n’y a pas « un » siège de la douleur dans le cerveau mais plutôt un ensemble de régions cérébrales qui interagissent entre elles en un réseau complexe. Ce réseau est organisé en « matrices », à savoir des ensembles de régions, communiquant les unes avec les autres.
La matrice de premier ordre, se compose essentiellement de régions cérébrales recevant les informations douloureuses depuis la périphérie, via des faisceaux de nerfs en provenance des différentes parties du corps. Elles prennent en charge essentiellement les aspects sensoriels de la perception douloureuse, permettent d’analyser la localisation, l’intensité de la stimulation. Elles participent aussi à l’orientation attentionnelle vers la zone douloureuse et la mise en place d’une réaction motrice. Ces différentes régions sont activées très précocement dans le traitement cérébral de l’information douloureuse, c’est-à-dire en quelques centaines de millisecondes. Néanmoins, la simple activation de ces régions ne suffit pas pour avoir une perception consciente de la douleur.
            La matrice de second ordre se compose quant à elle de régions cérébrales ne recevant pas de connexions directes de la périphérie. Les structures de cette deuxième matrice participent notamment, en relation avec le réseau de régions de la première matrice, à l’intégration consciente de la stimulation douloureuse.
            Enfin, la matrice de troisième ordre est composée de régions corticales dites « de haut-niveau », c’est-à-dire assurant des fonctions cognitives complexes : elles prennent en charge les aspects affectifs ou motivationnels, en lien avec des régions impliquées dans les émotions. Elles peuvent à tout moment moduler les deux autres matrices.
La perception douloureuse est essentielle à notre survie. Elle nous alerte d’un danger, nous oblige à réagir et à nous protéger. Mais lorsque la douleur devient chronique, que sa fonction première est remplie mais que son maintient dans la durée n’a plus de sens, alors elle devient un poison, voir une maladie à part entière. Dans la douleur chronique, il y a persistance de douleur alors même que la blessure initiale est guérie. Les voies nerveuses de la douleur deviennent hyperexcitables et les régions cérébrales des matrices douleur sont en permanence activées. La douleur stimule alors non seulement les aires sensorielles cérébrales, mais elle active aussi les aires impliquées dans les émotions. Ces régions plus « émotionnelles » dans le réseau de la douleur sont très impliquées dans les diverses perturbations « affectives » liées à la douleur chronique, telles que la dépression, les troubles du sommeil et l’angoisse que la douleur ne devienne plus intense encore voire insupportable.
La douleur chronique touche plus de 10 millions de personnes en France. Elle est parfois qualifiée de handicap invisible. Elle ne se voit pas toujours. L’impact de cette douleur dans le corps peut être transparent pour les autres, mais c’est la porte ouverte à la souffrance, douleur psychique cette fois.
Pour ces personnes, la douleur est le plus souvent survenue brutalement, suite à un accident, une maladie, une intervention chirurgicale, un stress majeur. Et ne part plus.
Il y a alors un avant et un après. Une vie sans douleur et une vie avec. Un événement soudain qui fracasse une harmonie et se répète inlassablement, revient, sans cesse. Cette douleur s’inscrit alors dans le corps, le bouleverse, le modifie. L’image même de ce corps peut être fortement perturbée et de différentes façons. Lorsqu’un membre est très douloureux de façon chronique, la perception de ce membre peut paraître en effet distordue, atrophiée ou au contraire plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Dans le cerveau, et principalement dans les régions primaires, chaque partie du corps a sa représentation propre. Toutes les fibres nerveuses en lien avec une partie du corps se projettent au niveau d’une aire sensorielle ou motrice, correspondant à la partie du corps en question. Lorsqu’un membre devient très douloureux, il peut y avoir une baisse de la motricité de ce membre. Il n’y a plus de mouvement. Le corps ne bouge plus, de peur que la douleur ne survienne. Parce que le cerveau est plastique, l’appauvrissement des messages nerveux remontant vers les aires cérébrales en lien avec ce membre inerte vont entrainer une réorganisation corticale, avec une réduction de la représentation de ce membre. A l’inverse, la douleur peut perturber le rapport au corps en focalisant l’attention sur le membre douloureux, qui prend alors une place plus importante qu’il n’a en réalité. Le reste du corps disparaît, plus rien ne compte que cette partie douloureuse qui alors prend plus de place dans le cerveau.
D’un point de vue psychique, la douleur chronique peut prendre une place importante dans l’identité même du sujet jusqu’à devenir une identité à part entière. Le sujet devient la douleur, s’identifie à travers elle, est envahi par elle, englouti par elle, disparait en elle. La douleur, même localisée, peut alors envahir le sujet dans son intégralité et modifier radicalement son rapport au corps et à l’environnement. Elle crée une fracture entre l’individu et son corps, qu’il ne perçoit plus de façon correcte, dont il a du mal à définir les limites, comme si son individualité se fondait dans la douleur.
Certaines techniques non médicamenteuses sont utilisées chez les patients douloureux chroniques pour les aider à apprendre à gérer ces douleurs très invalidantes. Certaines de ces techniques visent justement à ré-unifier l’image de ce corps, à dissocier la douleur de l’identité du sujet. « La douleur est présente, elle m’accompagne mais je ne me défini plus comme étant cette douleur. Je suis moi, avec mon corps, et avec cette douleur, mais moi, à part entière, et dissocié d’elle ».
La reprise du mouvement peut être une de ces techniques. Réapprendre au corps à bouger, doucement. Atténuer la peur. Stimuler ces connexions neuronales qui se sont affaiblies. Utiliser la plasticité de notre cerveau pour que le corps y retrouve sa juste place.
Les techniques respiratoires également. En effet, avec la douleur, le corps ne respire plus. Un corps qui a mal ne respire pas. Le souffle est bloqué, emprisonné, la respiration est courte, elle a perdu de son ampleur. Comme une vague qui serait cassée, arrêtée au milieu de la déferlante.
Porter attention à sa respiration ou modifier sa respiration de façon volontaire met en jeu de nombreuses aires cérébrales dont l’activité neuronale se modifie en fonction du rythme respiratoire, et certaines d’entre elles sont des régions également très impliquées dans les aspects cognitifs et émotionnels de la douleur.
Prendre conscience de sa respiration c’est aussi prendre conscience de son corps. Grâce à la respiration et au contrôle de la respiration, le sujet réinvestit son corps, en redéfini les limites, reprend une forme de contrôle.
Il faut réapprendre à respirer et à bouger. Ramener le souffle et le mouvement. Se réapproprier son corps. Laisser la vague déferler.


3. Poetic Ecounters with Algorithms

College of Design and Innovation, Tongji University, Shanghai, 2018

Recherche / Performance

Chenault, M., Zhang, Y., Johnson, P. (2018)
“Poetic accounters with algorithms – an anthropology of movement modes”,

Conference Arts, Materiality and Representations,
Royal Anthropological Institute, British Museum/SOAS,

1st/3rd June 2018
(online video: https://vimeo.com/271290011)

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